Edité une seule et unique fois en 1922 par Michel PAILLARES lui-même, « LE KEMALISME DEVANT LES ALLIES » se proposait d’éclairer l’opinion publique française, ainsi que les milieux politiques, sur le danger extrême que le kémalisme présentait non seulement pour l’Entente victorieuse de 1918, mais aussi pour le peuple turc, entraîné par la clique des aventuriers jeunes-turcs dans une guerre aux côtés de l’Allemagne wilhelmienne qui ne pouvait se solder pour l’empire ottoman que par une cuisante défaite, et pour l’avenir de la paix mondiale.
Les événements donneront amplement raison à Michel PAILLARES, et pour cause! Soutenu militairement et financièrement par les Allemands vaincus et par les bolcheviks, le kémalisme avait, entre autres objectifs, ceux de faire échouer le traité de Versailles, si dur pour les premiers, en créant des difficultés aux Alliés qui occupaient Constantinople et certaines parties de l’empire ottoman défait, et de susciter, pour la plus grande joie des seconds, des troubles dans les colonies et protectorats français et britanniques. Si on sait que le traité de Versailles alimenta le désir de revanche des Allemands, qui se traduisit par l’émergence du nazisme et la seconde guerre mondiale, on sait moins par contre que les kémalistes jouèrent un rôle prépondérant dans les troubles en Afrique du Nord dont le point d’orgue fut la guerre d’Algérie.
Un autre des objectifs kémalistes, et pas le moindre comme le démontre Michel PAILLARES, était et fut d’offrir un refuge aux criminels jeunes-turcs et de les soustraire au châtiment pour le crime contre l’humanité que fut l’extermination du peuple arménien, promis durant toute la guerre par tous les dirigeants des Puissances alliées.
Cet ouvrage est l’une des nombreuses preuves irréfutables, malheureusement trop méconnues, que le kémalisme fut l’héritier direct du régime jeune-turc et que l’intransigeance de la Turquie du XXI-ème siècle face à l’Europe pusillanime trouve bien son origine dans l’intransigeance kémaliste des années 1919-1923 face à l’Entente travaillée par les intrigues.
C’est aussi une grande leçon de courage et de morale en journalisme et en politique qui aujourd’hui semblent bien faire défaut.
- Editeur : Le Cercle d’Ecrits Caucasiens
- Auteur : Michel Paiillarès
- Date de parution : avril 2005
- Format : 16,5 x 22,5 cm
- Nombre de pages : 354