Accompagnant la Croix-Rouge, la romancière et célèbre journaliste Zabel Essayan va conter par lemenu ce que ses yeux voient, ce que ses oreilles entendent, ce que son coeur ressent. Et que voit-elle ? La destruction des quartiers chrétiens d’Adana par une population turque fanatisée par uncertain Ihsan Fikri, rédacteur en chef de l’organe de presse du parti des Jeunes-Turcs, le ComitéUnion et Progrès, en voie de prendre le pouvoir dans l’Empire ottoman. Religieux, notables ethommes du peuple massacreront en quelques jours plus de vingt mille Arméniens. Cela s’estdéroulé en avril 1909. La ville d’Adana et sa plaine si fertile, ce grenier de la Turquie, ne sont plusque champs de ruines. Esprit d’une remarquable intelligence, Zabel Essayan devine très vite que si ces massacres sont plus atroces que ceux perpétrés jadis, c’est parce que cette fois-ci les dirige une volonté d’éradiquer un peuple et une culture. Le nationalisme délirant des Jeunes-Turcs appelle augénocide qui se produira six ans plus tard. Il en est la répétition. Dans les ruines est un témoignage à résonance universelle. Il parle pour tous les massacres et les génocides d’hier et d’aujourd’hui. La brutalité de ce texte répond à la brutalité de ce qui est exposé sous les yeux de la journaliste. Il atteint alors une puissance rare pour décrire une civilisation en état de choc. Livre halluciné pour peindre un monde halluciné.
Envoyée à Adana pour s’occuper des orphelins et des femmes rescapées en 1909, Zabel Essayan publie en 1911 Dans les Ruines , un des témoignages les plus poignants sur les atrocités commises à l’égard des Arméniens d’Adana et de ses environs. Recherchée lors de la rafle du 24 avril 1915, elle y échappe de justesse et parvient à fuir l’Empire ottoman. On la suit de Bakou à Tiflis, de la Bulgarie à l’Egypte, d’Erevan à la France, toujours consciente de l’importance de faire connaître les atrocités commises envers son peuple. Elle consacre alors plusieurs années de sa vie à collecter et traduire les témoignages de survivants, à réunir des preuves, à créer de futures sources et à donner des conférences. Quand la France cède la Cilicie à la Turquie et que s’effondrent les derniers espoirs de renaissance d’un foyer arménien, Zabel Essayan rentre quelques années en France avant de choisir en 1933 l’URSS comme patrie l’Arménie soviétique. Arrêtée et déportée en 1937 en tant qu’ennemie du peuple et espionne, elle meurt au goulag en 1943.
Envoyée à Adana pour s’occuper des orphelins et des femmes rescapées en 1909, Zabel Essayan publie en 1911 Dans les Ruines , un des témoignages les plus poignants sur les atrocités commises à l’égard des Arméniens d’Adana et de ses environs. Recherchée lors de la rafle du 24 avril 1915, elle y échappe de justesse et parvient à fuir l’Empire ottoman. On la suit de Bakou à Tiflis, de la Bulgarie à l’Egypte, d’Erevan à la France, toujours consciente de l’importance de faire connaître les atrocités commises envers son peuple. Elle consacre alors plusieurs années de sa vie à collecter et traduire les témoignages de survivants, à réunir des preuves, à créer de futures sources et à donner des conférences. Quand la France cède la Cilicie à la Turquie et que s’effondrent les derniers espoirs de renaissance d’un foyer arménien, Zabel Essayan rentre quelques années en France avant de choisir en 1933 l’URSS comme patrie l’Arménie soviétique. Arrêtée et déportée en 1937 en tant qu’ennemie du peuple et espionne, elle meurt au goulag en 1943.
Editeur : Editions Phébus
Auteure : Zabel Essayan
Date de parution : février 2011
Format : 14 x 20,5 cm
Nombre de pages : 302